
Peut-on garder de la constance dans un rythme ?
La vie est comme une symphonie dans laquelle les rythmes se suivent mais ne se ressemblent pas. En tant qu’être humain, nous sommes tributaires du rythme de la vie. Au sein de cette grande partition de la vie, nous avons notre propre rythme à jouer et nulle vie n’est possible s’il n’y a pas de rythme. Il faut savoir trouver le bon rythme pour vivre sa vie en accord avec sa propre tonalité vitaliste. Cependant, quand nous trouvons le bon rythme, qui semble correspondre à ce que l’on désire, il est souvent compliqué de maintenir ce rythme tout au long de l’existence. Peut-on réellement garder de la constance dans un rythme ?
Quel rythme?
Le rythme est présent au quotidien et concerne de nombreux aspects de la vie et du monde dans lequel nous baignons. La vie est un rythme et tout ce qui la constitue est un rythme. Chaque unité de la vie est un rythme qui une fois additionnée constitue le rythme même de la vie.
Il n’y a pas qu’un rythme mais de nombreux rythmes, aussi nombreux qu’il y a d’être vivant sur terre. De ce fait, on pourrait dire qu’il y a des rythmes. Chacun(e) d’entre nous dispose d’un rythme qui lui est propre et en expérimentera plusieurs rythmes au cours de son existence. Tous les rythmes successifs qui nous caractérisent sont nombreux et nous baignons constamment au sein de divers éléments rythmés. Cependant, deux facteurs principaux de notre existence constituent le rythme dans nos vies. Il y a d’une part le rythme de la nature qui nous entoure et qui nous caractérise. D’autre part, il y a le rythme du corps propre à chacun et qui procure une existence particulière.
Le rythme de la nature
Le rythme par excellence auquel nous sommes soumis constamment est celui de la nature. Cette dernière occupe une place très importante dans l’émergence même de ce que nous sommes et de ce que nous serons. Nous venons de la nature et c’est à partir d’elle que nous nous construisons. Son rythme est particulier à l’ensemble du vivant mais aussi du non vivant. C’est en partie de son rythme que nous calquons notre propre rythme d’existence. En effet, son rythme établit les bases de notre rythme de vie, car nous naissons, vivons et mourront suivant un rythme propre au rythme de cette dernière.
Il est difficile d’envisager une vie et un rythme sans tenir compte du rythme de la nature qui nous entoure. Cette nature entendue dans son sens générique comme ce qui abrite la vie, et d’où nous venons, est distinguable en deux entités. Il y a la nature universelle définie par l’ensemble des environnements terrestres et il y a la nature particulière représentant l’environnement direct de notre existence. Dans ce second cas, il s’agit de l’environnement dans lequel on vit et on expérimente. Alors, la nécessité de connaître le rythme de cette dernière est importante pour réussir à connaître son propre rythme, ou en adopter un au sein de celle-ci.
Le rythme du corps
Le rythme du corps s’inscrit dans le rythme de la nature. En effet, notre corps s’inscrit dans la nature et de ce fait nous en sommes tributaires. Il faut savoir que le rythme du corps est biologique par nature et est régit en grande partie par cet aspect biologique. Alors, par son aspect singulier, le rythme du corps est régi par le rythme de la nature au quotidien. Quoi que nous fassions, le corps reste soumis aux contraintes de la nature. Nous suivons le rythme du temps marqué par le rythme des saisons, du lever et du coucher du soleil, de la météo, etc…
Le rythme du corps est universel et particulier à la fois. En effet, nous avons tous un rythme du corps qui est particulier à sa propre condition d’existence. L’environnement, le mode de vie, le travail, les contraintes sociales et autres, construisent le rythme propre à chacun. Nous menons tous une vie particulière et de ce fait, nous avons tous un rythme différent et particulier. Malgré nos différences rythmiques, propre aux conditions de l’existence du quotidien, nous disposons d’un rythme commun qui est dû à la condition biologique universelle de notre espèce. En effet, nous grandissons et nous vieillissons suivant un rythme commun qui nous régit tous.
Nous sommes des êtres d’inconstance !
À la question « sommes-nous des êtres de constance ? », malheureusement (ou heureusement) nous ne le sommes pas. La constance peut être synonyme de perfection, mais en tant qu’humain, nous ne pouvons pas être parfaits. Alors, notre imperfection, qui n’est pas une fatalité en soi, fait de nous des êtres inconstants. Nous ne pouvons maintenir un rythme constant sur le long terme. Dans notre vie, les rythmes se succèdent comme sur un cardiographe (image de présentation). De ce fait, le rythme général peut être constant, mais il est le fruit d’une succession de haut et de bas qui vient marqué les changements de rythme. Les seuls êtres capables de maintenir un rythme constant et répété sont les êtres robotiques, les machines. Des êtres sans cœur ni émotions, faits de câblages et de programmes binaires à réponse pré-établie. En somme, des êtres non vivants, incapables d’éprouver et de se laisser aller à la passion.
Nos émotions sont les principales responsables de notre inconstance. En effet, les différentes émotions que nous éprouvons chaque jour font de nous des êtres différents. Nous agissons en fonction de l’expression émotionnelle et bien souvent une émotion peut s’installer pendant une période. Nous fonctionnons donc par période en fonction du ressenti que nous avons d’évènement propre à notre existence. Le changement de conduite dans notre quotidien vient marquer cette inconstance récurrente propre à notre état. Il nous est difficile de mener à bien sur un temps long une attitude ou une habitude, car nous changeons souvent d’opinion. Dans ce cas, il est quasiment impossible de maintenir une constance tout au long de l’existence.
Accepter l’inconstance dans son rythme
Nous sommes des êtres d’inconstance ! C’est comme cela, il ne faut pas y voir une tare. L’inconstance fait partie de la vie humaine et c’est ce qui lui donne du charme. Imaginez comment pourrait être la vie si vous aviez toujours le même rythme ou que vous étiez toujours constant. Plus besoin de vouloir changer, de s’améliorer, d’apprendre de ses erreurs. Nous serions figés dans la temps et nous ne serions pas en mesure d’évoluer personnellement.
Il faut accepter l’inconstance dans son existence, même si cette dernière peut sembler déroutante quand on souhaite accomplir un objectif. C’est la façon dont nous autres êtres humains avons d’apprendre, d’avancer et de changer. Cette particularité propre à notre espèce est un don et non une tare comme on aimerait le penser. Il faut la considérer au quotidien et ne pas s’en faire si on perd pendant un temps un rythme que l’on s’était établi.
Changer de rythme et considérer l’inconstance
Face à l’impossibilité de conserver un rythme sur le long terme, il est nécessaire de reconsidérer l’inconstance qui est propre à notre existence. Nous ne pouvons avoir un seul et même rythme pour toute la vie. Ne serait-ce qu’en vieillissant, nous sommes tenus de changer de rythme. Tout au long de la vie, nous passons par des rythmes différents, des rythmes qui changent au gré de notre environnement, notre mode vie et nos émotions.
Dans certaines conditions, maintenir un rythme peut être nécessaire et crucial pour atteindre un objectif important. Pour conserver ce rythme, il convient avant toute chose de pouvoir prendre conscience de ses émotions et de les utiliser à bon escient pour permettre de maintenir un rythme bénéfique. Quel rythme peut-il être bénéfique de conserver sur un temps long ? Je prendrais le rythme alimentaire, ou tout autre rythme convenant pour être bien dans son corps. Pour y arriver, une maîtrise de ses émotions est nécessaire. Toutefois, ne pas y arriver n’est pas un échec, à condition de pouvoir trouver un nouveau rythme correspondant aux conditions propres à son existence.
Pour finir, nous pouvons dire qu’il y a différents rythmes dans la vie et qu’il convient à chacun(e) de trouver le sien en fonction des conditions rythmiques propres à son environnement immédiat et à la particularité de son corps. Il est difficile, voire impossible, de maintenir un rythme sur le long terme à cause des changements physiologiques qui impact notre corps, mais aussi du fait de la particularité de l’expression de nos émotions. On peut avoir de la constance dans un rythme à condition d’avoir une totale maîtrise de ses émotions. En revanche, ne pas avoir de constance dans un rythme est tout à fait naturel et il faut savoir l’accepter pour continuer d’avancer.
Frédéric, Des Racines à la Cime
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