Des mots pour guérir ses maux

Nous sommes des êtres oscillants avec constance entre langage non-verbal et verbal. D’une part, il y a le langage non-verbal, qui constitue le principal moyen de communication dont nous disposions pour échanger entre nous. En effet, l’essentiel de l’information que nous transmettons au quotidien parvient par le biais du non-verbal. Qu’est-ce que le non-verbal ? Il s’agit de tout ce qui passe par le biais du langage corporel, donc sans la parole et le verbe. Ce langage s’effectue par l’ensemble des mouvements musculaires induit par différents stimuli. Le langage non-verbal est donc le langage du corps parlant par ce qu’il a de plus explicite, le mouvement !

D’autre part, il y a le langage verbal. Un langage qui n’occupe à peine que le tiers de l’information que nous souhaitons transmettre aux autres. Toutefois, bien que le langage verbal ne représente qu’une part peu importe de l’information que nous souhaitons transmettre, il reste primordial dans notre époque, qui est celle de la communication, du verbe et des mots en tous genres. En effet, aujourd’hui, tout (ou presque) tend à passer par le verbe (réunion téléphonique, rencontre à distance, expression sur les réseaux sociaux, etc…).

Au quotidien, chacun(e) d’entre nous existe et se représente par les mots qu’il / elle utilise. Les mots qui émanent de soi viennent définir ce que l’on est, pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, face à une cascade de mots en tout genre, des mots qui viennent peindre le paysage mental de chacun(e) et tracer les contours de la réalité, on peut vite tomber dans la pathologie du langage. Les mots pouvant dans ce cas rendre malade ! C’est pourquoi, face à certains maux, il faut trouver les bons mots pour guérir.

Le langage verbal et son impact sur l’être

Le langage verbal, qui renvoi aux mots que nous utilisons pour nous définir, exister, nous présenter à autrui et nous représenter le monde qui nous entoure, à une action cruciale sur l’établissement de chaque être. En fonction des mots qui seront utilisés, il en ressortira une compréhension différente des évènements. Ainsi, entre deux personnes ayant un vocabulaire différent et utilisant des mots propres à leur éducation et leur expérience, il en découlera une perception différente de la réalité.

Les mots émis par le langage verbal sont marqués par les émotions et les affects qui découlent de l’être. En fonction des affects que nous éprouvons, nous utiliserons des mots spécifiques pour venir traduire cet affect. Les mots qui viendront traduire un affect intérieur, marqueront l’affect dans la réalité extérieure en le maintenant vivant. En ce sens, si on ressent de la tristesse, le fait d’exprimer l’affect par des mots lui donnera forme dans la réalité extérieure. Ainsi, un affect pouvant être négatif persistera par les mots qui lui donneront forme.

Important : Les mots donnent vie aux émotions et aux affects que l’on ressent, ce qui peut, dans certains cas, s’avérer néfaste. En revanche, paradoxalement, il est nécessaire de mettre des mots sur ce qu’on ressent, pour donner forme à ses émotions et ses affects afin de pouvoir les affronter et les maîtriser. Exprimer ses affects et ses émotions, c’est exister !

Les mots que j’utilise me font être

La puissance des mots

Pour bien comprendre la puissance que peuvent avoir les mots sur notre vie, il faut avant tout savoir que les mots qui sortent de notre bouche suivent un cheminement spécifique. Chaque mot que nous utilisons vient traduire une pensée, qui est sous forme d’une ou plusieurs images que nous avons en tête. Ainsi, en fonction de la succession d’image propre à chacun(e), nous utilisons des mots que nous agençons pour tenter de traduire notre pensée dans le réel. Tout dépend du vocabulaire qui est à la disposition de chacun(e). En effet, il n’est pas toujours facile de dire ce que l’on pense vraiment. Les mots manquent parfois pour dire le font de sa pensée.

On est ce que l’on pense, mais on ne dit pas toujours ce que l’on pense

Les mots disposent, dans nos modes de vie contemporains, d’une puissance sans commune mesure. Ils ont cette puissance de pouvoir traduire la pensée et l’inscrire dans le réel. Comme je l’ai dit plus haut, ils traduisent un sentiment, une émotion, un affect, pour lui donner vie à l’extérieur de soi. Ainsi, prononcer des mots c’est ancrer son être hors de soi, c’est exister dans le monde qui l’entoure. Voilà la véritable puissance des mots : être présent de corps et d’esprit dans le monde.

La puissance des mots est de nous faire exister dans la réalité

Des mots pour se construire, des mots pour se détruire

Grâce aux mots que nous produisons, nous pouvons construire un paysage réel aussi bien que nous pouvons le détruire. Il ne tient qu’à soi de faire un bon usage des mots pour donner sens à son existence et se représenter le monde. Il est possible de se construire en usant de mots chargés d’énergie positive. Des mots qui, une fois énoncés vont résonner en soi ! Mais, les mots utilisés pour justifier une émotion, un affect, nuisible peuvent détruire l’être et le faire sombrer dans les abysses de la peine. Tout dépend donc de l’intention et de l’énergie qui sont associées aux mots que l’on utilise.

Les mots ont un impact considérable sur la façon dont on se représente le monde. De fait l’état d’esprit dans lequel on peut se trouver en est grandement impacté. Si je suis peu motivé et que j’adopte un discours rempli de mots chargés négativement (par les pensées qui habite l’être), alors je me conditionnerais à accentuer cet état de démotivation. Les mots accentuent l’état engendré par les pensées. Ainsi, il est possible de se guérir par les mots que l’on emploie, de même que l’on peut se détruire.

Des mots que j’utilise, je peux construire la réalité comme je peux la détruire

Important : Les mots que nous utilisons généralement pour nous exprimer et nous représenter le monde, découlent de l’éducation reçue. Nous ne sommes pas tous loties à la même enseigne par rapport à l’usage des mots. En effet, nous héritons d’un vocabulaire qui dépend de notre milieu social et culturel d’appartenance. Tout cela dépend du vocable et de l’usage des mots que l’on a au quotidien. Plus on dispose de vocabulaire pour s’exprimer, plus on sera en mesure de se rapprocher de ce que l’on veut vraiment dire au fond de soi. Alors, il sera possible de tendre vers son être véritable.

De l’usage des mots positifs

Comment savoir qu’un mot peut être positif ? Tout dépend de la définition que nous lui donnons, de la raison pour laquelle nous l’utilisons et de l’intention que l’on y met. Pour certain(e)s, un mot peut être positif alors que pour d’autre il sera chargé de négativité. Encore une fois, tout dépend du milieu social d’éducation et du rapport au langage, aux mots. De même que l’état d’esprit dans lequel on se trouve lorsqu’on les énonce.

Il y a une multitude de mots positifs que nous pouvons utiliser au quotidien. Dans la plupart des cas, les mots positifs ont pour particularité de venir atténuer la portée néfaste de certaines pensées. En effet, on peut être en colère, mais en utilisant les bons mots, on peut utiliser cette colère à bon escient, tout en évitant de s’éloigner de soi par des propos que l’émotion nous ferait tenir à notre insu.

Pour être positif, il faut envisager la possibilité que ce qui est, pourrait être autrement, et donc que ce que je suis n’est pas figé. Ainsi, si je suis angoissé et que j’ai peur de ne pas être à la hauteur, il faut traduire ses pensées négatives par l’inverse de ce que l’on ressent. Le positif étant l’inverse de la négativité, alors, si je pense négativement, il faut que je m’exprime positivement. Car, c’est en apposant des propos positifs dans le monde réel que je pourrais contre carrer ma négativité.

Attention ! Énoncer des propos positifs sur un ressenti négatif doit se faire avec parcimonie. En effet, il ne faut pas toujours ignorer la peine que l’on peut ressentir. Il faut savoir, à certains moments, affronter ses peines avec force pour se comprendre. La question qui se pose est : « Suis-je capable d’affronter mes démons ? »

Apprendre à utiliser les bons mots dans sa vie

S’entendre dire des mots à un effet incommensurable sur l’esprit ! Je peux penser être quelqu’un d’important, mais en le disant à voix haute, j’en prends conscience et donc je fais exister cette pensée ! Pour éviter d’exister négativement à partir de pensées négatives, il faut assumer des propos positifs ! « Je vais y arriver ! », « Je suis fort(e) », « J’ai les moyens de réussir », « J’ai beaucoup de points forts ! », etc… En fin de compte, dites-vous ce que vous avez besoin d’entendre, car seul vous pourrez vous le dire et donc répondre à ce qu’il vous manque ! N’attendez pas des autres qu’ils vous disent ce que vous voulez entendre, car bien souvent leur intention ne sont pas bonnes !

Pour être au plus proche de soi, de ses pensées, et donc pouvoir être juste envers soi-même en étant en capacité de traduire avec précision ses pensées, il suffit d’apprendre à utiliser les bons mots. Les mots nous définissent ! On peut être en fonction des mots qu’on utilise, mais sans être véritablement ce qu’on est intérieurement. Les mots ont leur importance et il faut apprendre à grossir son propre champ lexical en y ajouter toujours plus de mots de vocabulaire. Plus on a de mots de vocabulaire pour décrire la réalité, plus on est susceptible de vraiment traduire le fond de sa pensée. Plus on est capable de traduire le fond de sa pensée, plus on est en mesure d’être véritablement soi-même.

Petite astuce ! Pour apprendre à Être, par les mots et le discours, le plus proche possible de ce que vous pensez, vous pouvez vous entraîner à décrire des images et des paysages en étant le plus précis possible. Pour ce faire, munissez-vous d’un dictionnaire et apprenez à trouver les mots nécessaires pour décrire avec précision ce que vous voyez. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que notre esprit fonctionne sous forme d’images et de symboles. Plus vous serez en mesure de définir des images extérieures avec des mots, plus vous serez en mesure de pouvoir définir les images constituant vos pensées.