« Ne vous voyez jamais dans les yeux de quelqu’un qui vous méprise »

« J’existe, car je me vois dans tes yeux ! ». Nous avons besoin du regard approbateur d’autrui pour être. Un regard qui doit nous permettre de déceler cette part de nous même que nous ne sommes pas en mesure de voir. Nous sommes ainsi faits ! Notre particularité d’être grégaire, ce besoin de vivre en groupe, nous fait chercher chez les autres ce qui nous manque. Vouloir être en se voyant dans le regard des autres. Mais, ne vous voyez jamais dans les yeux de ces derniers.

Le regard des autres adressé à notre égard est très important dans notre vie. Tant et si bien qu’on « est » souvent en fonction du regard que l’on porte sur nous. Certains cherchant même à exister en étant aux yeux des autres. C’est le besoin de reconnaissance qui s’exprime alors dans toute sa splendeur. Vouloir être aux yeux des autres, et depuis les yeux des autres n’est pas mauvais en soi, mais tout dépend de l’intention du regard qui est posé sur soi.

Vouloir être au regard de quelqu’un d’autre va de soi, mais faut-il toujours être aux yeux des autres ? Il est évident que face au mépris que l’on peut recevoir, il ne faut pas être !

Gare au mépris !

Le mépris, dans son sens commun, c’est inférioriser la valeur réelle de quelqu’un ou de quelque chose. C’est enlever quelque chose à ce sur quoi se porte le regard. Dès lors, quelqu’un qui méprise, c’est quelqu’un qui en vient à inférioriser la vraie valeur de quelqu’un d’autre. Pour quelle raison ? À vrai dire, il peut y avoir plusieurs raisons à cela. La principale, qui est sans doute la plus récurrente, est la peur. En effet, quelqu’un qui cherche à dévaloriser quelqu’un d’autre exprime avant tout une crainte à l’égard de cet autre. Une crainte qui naît la plupart du temps d’une rivalité latente. Un(e) rival(e) qui est considéré(e) comme une menace, d’où le mépris comme moyen d’enlever de la valeur à ce(tte) prétendu(e) adversaire.

Quelqu’un qui n’aurait que mépris adressé à mon égard ne doit pas me définir pour ce que je suis, car l’investissement affectif négatif dans son regard ne reflète en rien la réalité de ce que je suis. De fait, dites-vous que « ce qu’il fait de moi à travers son regard est biaisé par sa peur, sa crainte ». Quelqu’un de méprisant cherchera toujours à dévaluer celui ou celle qu’il regarde afin de prendre l’ascendant. Cette personne voyant le monde de son point de vue, de son regard subjectif avec son flot de jugement, il n’y a rien d’objectif qui puisse ressortir sur ce qu’est réellement celui ou celle sur qui se pose son jugement. En sommes, ce que l’on est réellement, n’est jamais réductible au simple regard que les autres peuvent avoir de nous (quelques soient leurs intentions !).

Être au-delà du mépris

Accorder de la valeur au mépris que quelqu’un d’autre adresse à mon égard, c’est accepter ce à quoi il/elle me renvoi(e). Or, le mépris est l’apanage des personnes craintives, de celles et ceux qui se sentent déjà inférieurs. En effet, point de mépris à l’égard de quelqu’un si celui-ci ne constitue pas une menace. Point de mépris exprimé s’il y a certitude sur ses propres capacités et sa force authentique. Alors, se sentir inférieur à quelqu’un de craintif et de peureux en vaut-il vraiment la peine ?

Il ne faut pas prendre en compte le regard malveillant qui peut être adresser contre soi. Les risques peuvent être nombreux : perte de confiance en soi, culpabilité, honte, etc. Dès lors, on ne peut devenir qu’un être soumis aux autres, à la vie. Il devient alors difficile d’entrevoir une existence pleine.

Posez-vous la question : « Si j’accepte le mépris qui m’est adressé, n’est-ce pas parce que j’éprouve déjà du mépris à mon égard ? » De fait, on accepte toujours ce qui nous est adressé dès lors que cela fait écho en nous. Donc, le problème n’en devient pas tant l’autre, mais l’estime que l’on a de soi ! Il convient alors de tendre à réévaluer l’estime que l’on a de soi-même. Redonner de la valeur à ce que l’on est ! Pour cela, il faut commencer à croire en soi et avoir confiance en ses capacités. Nous en sommes tous capable et ça ne coûte rien !

Frédéric, Des Racines à la Cime

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