« L’erreur n’annule pas la valeur de l’effort » (proverbe Peul)

À chaque instant de notre vie, nous entreprenons des actions qui découlent de choix qui nous sont personnels. Par le fait même de nos actions, sensé déterminer le cours de notre existence, nous agissons avec plus ou moins de réussite. Nous faisons tous ce que nous jugeons nécessaire pour réussir, en fonction de notre rapport à la vie. Chacune des actions que nous menons n’à qu’un but, celui de la réussite. En effet, qu’entreprendrions-nous si l’erreur était le seul résultat possible ? Il est difficile, voire impossible, d’agir si l’on sait d’avance que l’on va commettre des erreurs. A quoi bon faire, si on sait que l’on va mal faire ? Là se trouve l’erreur d’appréciation ! Il faut faire, encore et encore, en fonction de soi !

L’erreur pour combler le manque !

La vie est faite d’essais qui marquent à chaque instant notre ancrage dans la réalité. Cette vie qui fournit le cadre dans lequel on est voué à être, est faite d’expérience en tout genre. Des expériences, résultants de nos actions perpétuelles, bonnes ou mauvaises. Certaines des actions que nous menons le sont avec succès, tandis que d’autres se solde par des échecs, résultants généralement d’erreurs commises. À vrai dire, en termes de proportionnalité, l’échec est plus courant que la réussite. De fait, nous faisons énormément d’erreurs dans nos vies, car nous sommes des êtres imparfaits.

C’est à partir des erreurs que nous commettons que nous apprenons le plus. De ces dernières, nous pouvons tendre à être meilleur que ce que l’on était. L’erreur doit être entrevue comme quelque chose de positif ! Elle permet à l’être de toujours repousser les limites de sa propre existence. De fait, par sa présence, elle marque la volonté de l’action, le désir d’agir et de faire quelque chose dans sa vie pour être.

Faire de erreurs dans sa vie peut être dure à accepter mentalement, mais il ne faut jamais minimiser l’action qui a été entreprise. Beaucoup ont tendance à considérer une vie faite d’erreur comme une vie manquée. Or, c’est faux ! En effet, les erreurs sont constructives, à condition de s’en servir pour s’améliorer ! L’erreur qui est un manque en soi (manque de compétence, manque de discernement, manque de connaissance, etc.), est paradoxalement ce qui va permettre de combler ce manque. La nature a horreur du vide, du manque. Étant des êtres de la nature, par nos erreurs qui font émerger un manque, nous entreprenons des actions pour combler ce manque. Des fonctions, qui ont pour but de nous rendre complet.

L’erreur, la marque de la réussite !

Dans la vie, ce n’est pas toujours le but qui importe. Le chemin entrepris pour tendre à ce dernier est plus important. De fait, une fois le but atteint, il ne nous appartient déjà plus. Le chemin, quant à lui, sera éternellement en notre possession. Il faut donc considérer à chaque erreur l’effort qui a été investi. Cet effort est ce qu’il y a de plus personnel. Il n’y a rien de plus glorifiant, car il est empreint du sceau de l’authenticité de l’être face à la vie. C’est de cet effort, généré à partir de l’expérience de vie, et générant de l’expérience nécessaire à l’élévation de soi, que nous sommes voués à apprendre et accumuler du savoir.

L’erreur et l’effort sont intrinsèquement liés. Il faut considérer pleinement les deux pour tendre à être soi-même. Une erreur n’est jamais mauvaise tant qu’un effort valeureux y a été investi ! On pourrait aller jusqu’à dire qu’une vie faite d’effort perpétuel est une vie menée sans erreurs négatives. Quel que soit l’effort entrepris, il doit être juste dans sa réalisation. Une vie d’efforts et d’erreurs est une vie menée en accord avec la nature d’être imparfait que nous sommes. Une vie pleine et agissante pour tendre à être toujours plus juste et meilleur avec soi et avec la vie ! Ainsi, une erreur quelconque n’annule jamais un effort valeureux, tant que l’être continue d’agir.

Frédéric, Des Racines à la Cime

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