Citations de l'être
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La force des êtres forts n’est-elle faite que de leur insatisfaction ?

Qui ne désire pas, durant l’instant de sa vie, être dans un état de force absolu voué à toute épreuve ? À vrai dire, nous souhaitons tous être fort, surtout face à la vie. Nous souhaitons être dotés d’une force permettant d’affronter cette dernière de telle manière que nous ayons de l’emprise sur elle. Le tout pour acquérir du pouvoir et ainsi devenir un être fort. Cette force, caractéristique des êtres forts, est nécessaire, tant pour « être » que pour « être fort ».

À la recherche de la satisfaction

Nous sommes des êtres de passions qui désirons constamment. Des désirs exprimés qui ne cherchent qu’à être assouvi pour obtenir du plaisir. C’est par la satisfaction de ces désirs, générant du plaisir, que nous sommes en mesure d’éprouver du bonheur. L’obtention du plaisir, via la satisfaction du désir exprimé, est avant tout l’assurance d’une vie sans souffrance. Nous sommes donc animés par la quête perpétuelle de la satisfaction. Il faut se satisfaire à tout prix ! Mais, dès lors que nous désirons toucher du doigt la satisfaction, nous devons faire face à l’insatisfaction.

L’insatisfaction est ce qui pousse chaque être dans la voie de la satisfaction. Par le manque de satisfaction, nous entamons la quête sensée nous permettre de l’atteindre. La nature à horreur du vide, nous faisons partie de la nature, donc le vide nous fait toujours défaut. C’est pourquoi nous avons besoin de combler le manque suscité par nos désirs. Nous avons besoin de satisfaire ces derniers pour être. Ce manque de satisfaction à ceci de bon qu’il nous pousse toujours à l’action. Une action qui doit concrétiser l’expression du désir en quête d’assouvissement. Par cela, nous pouvons dire qu’être insatisfait nous pousse à agir pour combler l’être et donc le renforcer et le rendre plus fort. Mais, est-ce toujours le cas ? Doit-on toujours être insatisfait pour être fort(e) ?

Il va s’en dire que le manque de satisfaction qui nous pousse à chercher la satisfaction dans la moindre de nos actions est un avantage pour se donner du pouvoir. Un pouvoir sur sa vie et sur la vie. Mais, pour comprendre si l’insatisfaction permet d’être fort, il convient avant tout d’avoir ce que nous entendons par être fort ! En effet, qu’est-ce qu’être fort(e) ?

Qu’est-ce qu’être fort(e) ?

La force à laquelle nous faisons généralement allusion peut-être aussi bien d’ordre physique que psychique. Une force qui est bien souvent synonyme de résistance. Face à la rudesse que peut parfois revêtir la vie, il convient de savoir mettre sa force en exergue. Faire preuve de force pour pouvoir affronter cette dernière, en développant sa résistance. Mais, qu’est-ce qui détermine concrètement la force d’un être ? La force nécessaire pour être dans la vie se construit par des actions justes. En effet, pour être fort(e), nul autre moyen que d’être juste dans les moindres actions du quotidien. Ainsi, on ne peut espérer entrevoir la force au cours de a vie, sans mise en pratique d’une justice. Mais de quelle justice faut-il faire preuve ?

Qu’est-ce qu’être juste ?

La justice est une notion assez particulière tant sa définition peut varier d’une conception à autre, d’une perspective à une autre. De fait, nous n’accordons pas tous les mêmes valeurs à la justice. Les limites entre la justice et l’injustice étant si flous que l’une peut se fondre dans l’autre, au point que ce qui est censé être juste n’est qu’injustice, et inversement. De nos jours, de manière générale, la justice s’établit principalement sur la promulgation de loi sociale et morale lui donnant ses coordonnées. On dit ce qui est juste à partir de ce que la morale sociale et le droit relatif à cette morale nous disent.

La justice, dans son établissement profond repose avant tout sur un besoin d’énoncer la vérité. Le vrai est généralement juste, ou du moins est-il toujours conçu comme tel. Aussi, cette vérité soutenant le juste dépend fortement des conditions particulières de la réalité de l’existence. En fonction de l’existence particulière de chacun(e), une réalité se construit qui va venir poser les pierres à l’édification de la vérité existentielle. Donc, la justice se construit sur la recherche de vérité, sur la volonté d’accéder à la vérité. Ainsi, pour être juste, il faut tendre à la vérité et être vrai. Être juste c’est donc être vrai, c’est-à-dire être vraiment soi-même.

Si on est juste envers soi-même, alors on le sera envers la vie !

Force rime avec insatisfaction ?

Chercher à tout prix la satisfaction est un acte normal et bénéfique pour faire faire face à la vie et son lot de souffrance. Mais, l’accès à la satisfaction n’assure pas toujours que ce que l’on fait est bon et juste, et que l’on est dans le vrai. De même, la satisfaction n’assure pas toujours l’émergence de la force chez celui/celle qui l’obtient. En revanche, le manque de satisfaction qui nous pousse à agir justement pour obtenir de la satisfaction, peut nous rendre plus fort(e).

L’insatisfaction qui nous tiraille est souvent la cause de l’émergence d’une certaine force vitale. Celle d’accomplir des actes pour tendre au plaisir, pour tendre à être satisfait. Elle nous contraint à agir en nous obligeant à prendre des décisions. Des actions et des décisions qui, par l’accumulation d’expérience qu’elles occasionnent, enrichissent l’être et le rendent plus fort. Aussi, elles permettent à l’être de s’ancrer dans le temps et dans l’espace, en lui donnant les moyens d’habiter pleinement la réalité de l’existence et d’acquérir du pouvoir. Un pouvoir acquis sur la vie et sur sa propre vie.

Si l’on admet que l’insatisfaction est à l’origine de la force de l’être, doit-on en conclure que la satisfaction serait une faiblesse ? Dès lors que nous atteignons la satisfaction, résultat du désir matérialisé par l’action, devenons-nous des êtres faibles ?

La satisfaction tant recherchée, censée répondre au désir pour procurer du plaisir, doit permettre d’éviter la souffrance. Donc, être insatisfait équivaudrait à vivre dans la souffrance. De fait, l’absence de plaisir et de satisfaction maintiennent l’être dans l’absence de bonheur. Le tout en générant l’angoisse, grande pourvoyeuse de maux et de souffrance chez chaque être. Un être fort par son insatisfaction serait donc un être en souffrance perpétuelle. Serait-ce l’origine de sa force que d’être voué à embrasser et faire sienne la souffrance ? Faut-il accepter la souffrance pour être fort(e) ? Faut-il souffrir à tout prix pour être fort(e) ?

Frédéric, Des Racines à la Cime

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