
« Nous pensons toujours posséder »
« Nous pensons toujours posséder, mais en réalité nous sommes toujours possédés »
Si nous devions définir notre monde moderne contemporain, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un monde de la possession. De fait, beaucoup parmi passent leur vie à vouloir posséder. À tel point que cela peut constituer une obsession permanente se traduisant par l’acte d’avoir. Mais, pourquoi vouloir à tout prix posséder ? D’où nous vient ce désir de toujours vouloir posséder ? Et, pour posséder quoi ?
Le besoin que nous exprimons à vouloir posséder à tout prix remonte aux prémices de notre existence. Ce besoin, découlant du désir de possession, n’est qu’un reliquat de notre enfance. De fait, c’est à cet âge que l’être, expérimentant de plus en plus la vie et le monde qui l’entoure, cherche à tout contrôler et tout avoir en son pouvoir. Un désir de tout posséder, de tout avoir, pour être et pour que tout ce qui entoure l’être soit soi. Une volonté de posséder les corps, de posséder le monde, de posséder la vie ! Tout ce qui nous fait face est désirable et de ce fait nous cherchons à tout avoir, à tout posséder.
Une vie à posséder
Nous passons le plus clair de notre temps à posséder. Cela est une évidence dans notre époque consumériste. À vrai dire, de toute époque, il en a toujours été ainsi. Mais, qu’est-ce que posséder ? Il s’agit de rendre dépendant de soi tout ce qui entoure son être. C’est mettre sous le joug de son autorité existentielle ce qui n’est pas soi. C’est avoir le pouvoir sur ce qui est désiré et possédé. À l’inverse, être possédé c’est être dépendant de ce qui est extérieur à soi.
Ce qui est indépendant, dans sa nature, ne peut donc être possédé. Il s’agit de la liberté d’être de ce qui est indépendant. Ce sur quoi on ne peut exercer aucun pouvoir ne peut être dépendant et donc possédé. Il y a donc une question de pouvoir dans l’acte de posséder. Un pouvoir apposé, et accepté de gré ou de force.
Nous accumulons toute notre vie pour posséder. Tous les objets qui jalonnent notre existence, que nous possédons à un moment donné, remplissent notre paysage personnel. Il y a la un certain plaisir à posséder tout ce qui peut l’être. Mais, ce que nous possédons finit toujours par nous posséder. En effet, quel que soit l’objet posséder, une voiture par exemple, il finira toujours par posséder l’être en retour. Pourquoi ? Ce dernier deviendra dépendant de l’existence du premier, au point de n’être plus que parce que l’autre existe. Avoir une voiture rend dépendant dans les déplacements, car elle permet d’économiser du temps tout en apportant un certain confort dans les mouvements. Il y a alors une dépendance dans l’acte de se mouvoir au quotidien.
Posséder et être possédé
La vie que nous menons tous est une perpétuelle relation d’objet. Nous sommes constamment entourés d’objet en tout genre, qu’ils soient animés ou inanimés. Les « autres », présents dans notre existence, sont tels des objets, de même que nous sommes des objets pour ces « autres ». La vie est donc faite d’interactions incessantes d’êtres possédés et d’êtres possédants. Des êtres qui possèdent d’autres êtres, et des êtres possédés par d’autres êtres.
Dans le cours de notre vie, nous commençons toujours par posséder. Puis, avec le temps, nous devenons dépendants de ce que nous possédons. C’est inéluctable, car dans ce que nous possédons, nous léguons une part de nous même pour obtenir du confort et réduire l’effort. Alors, nous devenons possédés par ce que nous possédons, car nous en devenons dépendants. Les exemples sont nombreux : une voiture, un téléphone portable, un ordinateur, une montre, un téléviseur, une amitié, un amour, etc. Quel que soit ce que l’on possède, on sera tôt ou tard possédé par cette même possession.
« La possession peut être une bonne chose, mais elle réduit drastiquement la liberté de l’être »
Comment ne pas être possédé ?
Pour ne pas être possédé et garder sa dépendance vis-à-vis des objets qui nous entoure, il y a deux solutions. Il faut, sois laisser l’indépendance aux objets qui sont désirés. Dans ce cas, nous ne posséderons plus ces derniers. Sois tendre à ne plus rien posséder du tout. Dès lors, ne pas posséder, c’est l’assurance de ne pas être possédé. Il s’agit alors de mener une vie frugale. Ce qui n’est pas toujours facile et plaisant si le désir d’une existence à la recherche d’un plaisir à tout prix se fait ressentir.
Il faut savoir garder son indépendance coûte que coûte. Il faut faire preuve d’indépendance pour ne pas tomber sous le joug d’une autorité synonyme de perte de liberté et d’autonomie. En ce sens, il ne faut pas laisser qui que ce soit, ou quoi que ce soit, avoir de l’emprise sur sa propre existence. Ne laisser personne décider de ce qui serait bon pour soi. Il faut faire valoir sa singularité à tout prix. Pour cela, il convient de commencer par faire preuve d’une indépendance morale, c’est-à-dire une indépendance de la pensée, des choix entrepris et des actions menées. En d’autres termes, ne laissez personne diriger votre vie à votre place, et sachez conserver le pouvoir sur votre vie en toute circonstance.
Accepter la liberté de ce qui est extérieur à soi, et cultiver sa propre liberté, c’est l’assurance de ne pas posséder ce qui pourrait posséder l’être en retour !
Frédéric, Des Racines à la Cime
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