
Et si l’avenir n’était qu’un reflet du passé ?
Nous vivons avec le désir constant de construire un avenir meilleur ! Et si cet avenir n’était qu’un reflet du passé ?
Dans le ciel étoilé du soir, les astres que nous apercevons dans le temps présent de notre regard, scintillant et rayonnant de mille feux, semblent faire écho au passé. Alors qu’elles se présentent à nous dans l’instant présent de notre existence, en réalité, elles n’existent déjà plus ! Ces constellations qui se donnent à voir, sont le résultat d’une émission de lumière traversant des distances astronomiques pour nous parvenir.
Or, par la distance considérable qui les séparent de notre point d’observation, le temps que cette lumière arrive jusqu’à nous, certaines de ces étoiles ont déjà disparu. Ce faisant, étant bien réelle à notre regard, elles ne sont en fait que de simples reflets de ce qui a été autrefois. Ainsi, par le regard que nous projetons vers le ciel, pour y trouver un signe d’action sur notre avenir, nous assistons à la présence de ce qui n’est plus. Nous orientons donc notre regard sur ce qui n’est déjà plus et nous retrouvons face à un passé censé nous orienter!
Qu’en est-il dans notre existence quotidienne ? Nous qui sommes fait d’aspiration et de croyance en un futur meilleur, nous construisons notre avenir pour y introduire de la nouveauté. Mais, ce futur est-il seulement nouveau! N’est-il rien d’autre qu’un reflet d’un passé désenchanté ?
Un futur basé sur des désirs du passé
Nous sommes des êtres de désir. Nous désirons pour répondre à des besoins. Des besoins qui sont de différents ordres, mais qui ont pour but commun d’assurer notre devenir. On désire pour être et avoir dans le futur de notre existence.
Ces désirs que nous exprimons doivent venir répondre à des manques primordiaux dont l’apparition se situent dans notre enfance. Ces manques étant le résultat de désirs inassouvi. Dès lors, ce que nous désirons pour demain se trouve être l’expression détournée de ce que nous désirions hier. À savoir, des désirs construit sur le passé, pour tendre à être dans le futur. Alors, ce que nous voulons être demain n’est que ce que nous n’avons pu être hier. L’avenir désiré est un passé qui doit être réparé, un passé qui doit être à nouveau dans l’espoir d’être autrement.
Ainsi, nous avançons constamment vers le futur, vers ce qui doit constituer l’avenir de notre existence. Mais, dans cette volonté d’aller vers cet avenir, dans ce qui doit advenir, n’allons-nous pas tout simplement vers notre passé ?
L’absence, point commun du passé et du futur
Le passé est l’origine de toute vie. Nous sommes nés dans le passé ! Avant notre conception, notre inscription dans la vie, il n’y avait rien d’autre qu’une simple absence, un vide. C’était le temps de l’inanimé.
À la fin de notre vie, nous rencontrons la mort et retournons sous son aile au stade de l’inanimé. L’animation synonyme de notre état vivant, de notre existence, s‘estompe. Ainsi, par l’action même de la vie et de la mort, nous passons du rien au tout pour revenir au rien. Le passé étant alors l’horizon du futur.
Nous sommes simplement des moments de la vie et de l’histoire humaine voué à sortir du néant pour y retourner après notre cours passage terrestre. Ce néant n’étant pas l’absence totale de tout, mais simplement le précurseur de ce tout.
Une course en avant pour aller en arrière ?
Nous entamons au quotidien une course contre la montre pour tendre vers un avenir meilleur. Un avenir censé apporter joie, bonheur et plénitude de l’être. Mais, dans cette course effrénée, n’y aurait-il pas une volonté profonde de ne pas aller de l’avant pour être nouveau ? N’y aurait-il pas un désir d’aller de l’avant dans l’espoir d’un retour en arrière, pour réparer l’être des manquements du passé ? Dans ce cas, il ne s’agirait plus de parler d’être un être nouveau, mais d’être de nouveau l’être du passé.
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Dès lors, d’après tout ce qui vient d’être énoncé, l’avenir de notre existence n’est-il rien d’autre qu’une illusion de notre passé ? Une illusion qui viendrait tel un miroir refléter le passé de notre existence ! La sensation de « déjà-vu », que certains expliquent par une ressemblance significative entre une situation vécue au présent et une situation du passé, ne serait-elle rien d’autre que le simple fait d’actes de répétitions d’un passé inassouvi ? Un passé projeté sur un futur à venir, et faisant de ce qui doit advenir un reflet du passé ?
Et vous, pouvez-vous affirmer que les actions que vous entreprenez pour construire votre futur, et vous inscrire dans un avenir nouveau, ne sont en aucun cas de l’ordre de la répétition d’actes manqués de votre passé ?
Frédéric, Des Racines à la Cimes
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