
Sommes-nous des êtres vraiment réels au quotidien ?
Voici une question métaphysique qui risque de faire couler beaucoup d’encre ! Poser cette question de la possibilité de notre état en tant qu’être réel revient à définir les limites même de notre existence en tant qu’individu. Sommes-nous des êtres vraiment réels ? Cette question reviendrai à savoir si nous existons réellement. Sommes-nous réellement nous-même ? Est-ce que nous existons réellement ? Où sommes-nous tout simplement que l’ombre de nous-même ?
Cette question revient à considérer le caractère existentiel de notre être. Selon Sartre, précurseur du courant existentialiste, exister c’est être ! Est-on toujours soi-même parce que l’on existe ? En ce sens, exister garanti t-il automatiquement qu’on est soi-même ? Est-ce notre existence qui fait de nous des être réel ? Est-ce que c’est parce que nous existons au quotidien par les actions que l’on mène que nous sommes réellement nous-même ? Autant de question que soulève l’interrogation sur notre existence réel. Nous allons tenté de voir si nous sommes réel et dans le cas échéant, si cela est possible.
Qu’est-ce que le réel ?
Le mot « réel » renvoi à plusieurs définition qui n’ont pas toute la même signification. Pour la plupart, et d’après la définition général qui en est donné, le réel est ce qui caractérise les conditions dans lesquelles nous existons. En ce sens, tout ce qui vient définir les actions et l’environnement qui tracent les limites concrètent de notre existence. Dans ce cas, le réel de chacun(e) est, par exemple, sa maison, sa famille, son travail et toute les interactions entretenues avec tout ce qui ce qui constitue ce réel.
Le réel tel qu’il est entrevue dans cet article n’est pas ce réel si communément accepté. Le réel entrevue ici, à partir duquel je vais développer cette question, renvoi à la définition telle que Lacan et Hegel ont émis les contours. Pour ces derniers, le réel serait différent de la réalité. La réalité qui serait plus de l’ordre du réel communément admis et dont j’ai parlé dans le paragraphe précédent.
En revanche, le réel tel qu’ils l’entendent, serait plus de l’ordre de ce qui existe mais qui n’est pas accessible directement à notre être. Ainsi, alors que la réalité renvoi à ce que nous voyons directement (un arbre, une voiture, une fourchette, etc.) et qui constitue l’environnement physique de notre existence, le réel renvoi plutôt à ce que l’on ne voit pas de ces mêmes objets. Plus il y a des interdits et des règles morales et physiques qui régissent l’existence et plus on s’éloigne de ce réel.
D’après ce qui a été dit plus tôt, ce dans quoi nous vivons est la réalité. On y baigne constamment et elle est particulière pour chacun(e) d’entre nous. On est confronté au quotidien à sa propre réalité, celle des autres, ainsi que la réalité générale.
Chaque jour, nous faisons l’expérience de la réalité. Alors que le réel de son côté, est ce que nous ne pouvons pas expérimenter à cause de l’incorporation des valeurs sociales et culturelles basées sur l’interdiction et la réglementation. L’incorporation de valeurs morales, influençant notre façon de penser au quotidien, tend à nous détourner de ce qui « est » vraiment pour ce qui est communément admis.
En résumé : Nous vivons constamment dans plusieurs réalité d’existence qui concerne sa propre réalité, celle des autres et celle commune à l’ensemble des individus constituant un groupe ou une société. En revanche le réel nous est inaccessible à cause des règles et autres interdits sociaux et culturels en tout genre qui nous éloigne toujours plus de celui-ci.
La fonction des règles et des interdits sur l’effacement du réel
Le monde dans lequel on vit est le fruit d’une construction de milliers d’années d’évolution de l’humanité et de son action sur celui-ci. Vous conviendrez que tous êtres humains que nous sommes, nous sommes le fruit de milliers d’années, voire de millions d’années d’évolution et de construction sociale. Nous sommes le résultats d’une succession de civilisation qui ont parcouru le temps pour nous amener à ce que l’on est actuellement.
Pour vivre en société en tant qu’humains civilisés que nous sommes actuellement, nous avons dû faire de nombreuses concessions dont celles de nous défaire de nombreux de nos désirs. Nous avons tous des désirs inavouables auxquels nous avons dû renoncer pour vivre en groupe. Aussi, pour vivre en communauté, il a fallu se plier à de nombreuses lois, de nombreuses règles et des interdits qui ont pour fonction de faciliter cette vie en groupe. Il a donc fallu perdre en bien-être individuel pour gagner en bien-être collectif.
Ces règles et ces interdits dont leur fonction est avant tout la cohésion sociale, entraînent paradoxalement l’effacement de l’être. Un effacement de l’être au profit du bien commun. Vivre ensemble est une nécessité absolue, mais à quel prix ?
Plus on incorpore des règles et des interdits, plus on s’éloigne de ce qui constitue vraiment ce que l’on est au fond. Les règles et les interdits étant une affaire de construction sociale et culturelle, on pourrait dire que plus elles se présentent et plus on s’éloigne de la nature même de ce que l’on est. Ainsi, les règles et les interdits entraînerait cet effacement du réel, ce lien avec ce que l’on est vraiment. Un réel vierge de toutes conceptions et autres jugements moraux.
En résumé : Nous sommes le produit de l’intériorisation d’un ensemble d’interdits et de règles. C’est à partir de ces règles et de ces interdits que se construit notre réalité. Mais, cette réalité nous éloigne un peu plus de notre réel.
Et l’être dans tout ça ?
Notre conscience s’établit depuis tout petit sur l’incorporation des règles et des interdits qu’on nous adresse. On devient tous des individus sociaux à part entière parce qu’on a admis les règles et les lois sur lesquelles s’établissent la cohésion sociale. On grandit tous en fonction d’interdictions liés à notre culture et aux règles sociales en vigueurs. « Tu n’as pas le droit de faire » ou « c’est interdit », sont autant de phrases qui auront accompagner l’enfance et l’adolescence de tous sans exception.
L’état de conscience en tant qu’individu social et civilisé s’établit alors sur ce qu’on nous apprend à partir de nos devoirs dans le groupe. Ce qui incombe avant tout, et c’est justifiable, c’est l’intérêt de l’ensemble et la vie en groupe. Notre intérêt personnel n’a alors d’intérêt que par ce qu’on fait partie d’un groupe.
. Un être qui n’est souvent qu’image
Dans notre époque, la plupart des relations que l’on entretient sont des relations d’images. Face à toutes les injonctions qui émanent de notre environnement social et culturel, la possibilité d’être soi-même est souvent difficile. De ce fait, beaucoup on tendance à recourir à une image d’eux pour exister. En effet, dans notre époque moderne, l’image de soi est plus importante que soi. Il n’y a qu’à voir la façon de communiquer aujourd’hui à travers les réseaux sociaux et les médias.
On communique par l’image avant de communiqué par le contenu (souvent le plus important). On veut faire accepter aux autres une image de soi qui n’est pas ce qu’on est réellement. Par la communication d’image on s’éloigne toujours plus de soi. Ce serait comme un comédien ou une comédienne qui oublierait d’enlever son costume de scène. On est plus que dans un rôle. Alors, on pourrait dire que l’on est plus vraiment réel, mais juste une image de soi-même inscrite dans une réalité imaginaire.
Plus on joue un rôle pour être et être accepter plus on se perd pour ce que l’on est vraiment. Ainsi, il devient d’autant plus difficile de s’entrevoir pour ce qu’on est réellement. De ce fait, accéder au réel de son existence, à ce que l’on est vraiment est plus compliqué.
En résumé : On montre tous une image de nous pour « être » aujourd’hui. Cette image qui n’est souvent qu’un costume, qu’un rôle, nous éloigne de nous même. On n’est plus ce qu’on est vraiment, mais on est par le rôle que l’on joue. En fin de compte on paraît plus qu’on est. De la sorte, on se déconnecte de plus en plus de soi et on s’éloigne de plus en plus du réel.
Est-ce grave ?
Je ne dirais pas que c’est grave, mais que c’est dommage. Nous sommes le fruit d’une construction de l’environnement biologique et social sur plusieurs milliers d’années. Loin de moi l’idée d’être fataliste, mais il en est ainsi. Les structures ont toujours préexistée à chacun(e) d’entre nous et il en sera sans doute toujours de la sorte. Toutefois, cela n’empêche pas de pouvoir jouer sa partition et d’être soi-même au sein de ce ensemble.
Il est possible de tendre vers ce réel de l’être, qui peut faire défaut, en essayant d’être en accord avec soi. Pour être en accord avec soi, il convient d’accepter ces idées telles qu’elles sont, aussi bizarre soient-elles. Au lieu de les renier, car elles ne correspondraient pas à ce que la société attend de soi, il faut plutôt chercher à comprendre ses idées. Donc, être en accord avec soi, c’est avant tout être en accord avec ses idées. C’est aussi s’accepter pour sa particularité d’être unique.
Il ne faut pas se réfugier dans l’image, dans un faux semblant au risque de ne plus être soi. Le monde des relations est basé sur l’image ! Jouer un jeu qui ne correspond pas à ce qu’on est vraiment peut entraîner un éloignement d’avec soi. En ce sens, on devient un étranger dans sa propre demeure et le réel de son existence paraît alors impossible !
Pour finir, je dirais que nous ne sommes pas vraiment réel, compte tenu des facteurs qui définissent notre être dans le monde d’aujourd’hui. Pourtant nous existons ! Même si cela s’avère compliqué d’être dans le réel, il ne faut pas s’empêcher d’être durant son existence.
Pour « être » il faut « faire » et « être » en accord avec ce à quoi on aspire réellement. Pour savoir ce à quoi on aspire réellement, il faut faire et expérimenté ce vers quoi se porte nos désirs. C’est la seule façon d’engranger du savoir et donc de la connaissance. Une connaissance qui pourra que vous rapprocher de vous-même. En fin de compte, il faut faire pour savoir sur soi et savoir pour être ! Tel est le cheminement pour tendre vers son être réel.
En résumé : Il peut être difficile de tendre vers soi malgré les circonstances de l’existence, mais cela n’est pas impossible. Il suffit de s’écouter, de connaître ses désirs et de les accepter. Aussi, il faut apprendre à « faire » pour « être » et emmagasiner de la connaissance pour mieux se connaître par la suite. La connaissance et le savoir propre à ses désirs permettent de de se rapprocher de soi et d’entrevoir le réel de son existence. Un réel qui est riche et coloré !
Et vous qu’en pensez-vous ? Êtes-vous réel compte tenu de ce qui a été dit ? Qu’est-ce qui vous le fait penser ?
Frédéric, Des Racines à la Cime
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