
« La vie qui nous échoit n’est pas brève »
« La vie qui nous échoit n’est pas brève, nous la rendons brève »
Sénèque
Face à la vie globale, nous ne pouvons que constater la vie humaine est limité. Notre temps de vie est court, pris à l’échelle de la nature. Une vie humaine, en terme de durée, n’est rien par rapport à de nombreux être animés ou inanimés peuplant la vie. Nous ne sommes que des moments de l’histoire et du temps global de l’existence terrestre et universelle. Pourtant, ramené à chacun(e) d’entre nous, le temps d’une vie n’est pas si limité qu’on le pense. Notre vie, ramené au temps que nous avons à vivre, est longue et riche. Nous avons souvent l’impression qu’elle est brève. Cette impression est subjective et dépend du regard que chacun(e) lui porte. Notre perception de la vie et du temps est particulière, et cette dernière nous fait mesurer le temps en fonction de notre ressenti.
Le temps dépend de la façon dont on l’habite et du ressenti que l’on en a. En fonction du ressenti que l’on a, une minute peut sembler être une heure. Il s’agit là d’une distorsion du temps lié à une perception soutenue par un ressenti. Par exemple, quand on ressent de la souffrance lors d’un évènement qui est bref, la douleur occasionnée donnera l’impression que celle-ci dure une éternité.
À l’opposé, une heure peut sembler être une minute. Par exemple, quand on prend du plaisir dans une action que l’on mène, notre perception du temps est à nouveau biaisé. On a l’impression que l’instant est éphémère. Ainsi, en fonction de l’appréciation que l’on a de ce que l’on ressent (bien ou mauvais), notre perception du temps changera en fonction. Toutefois, il n’y a pas que notre ressentit qui influence sur le sentiment que la vie est brève. Il y a aussi la façon d’être dans ce temps qui nous est imparti.
Le sentiment d’avoir une vie brève, dépend de ce qu’on fait de sa vie. Ce que l’on fait pour être durant le temps de sa vie joue beaucoup sur la façon dont on percevra ce temps. Toutes les actions menées au cours de sa propre vie sont une façon d’habiter l’existence et le temps et d’en délimiter les contours. Dès lors, par nos actions, nous agissons sur la perception du temps de notre vie.
La vie semble brève parce qu’on ne l’habite pas pleinement. La vie est longue quoi qu’on dise ! Mais, la façon de vivre sa vie influence considérablement la sensation de brièveté. Une vie accomplie où on « fait », ne semblera pas courte. En revanche, une vie où on subit et on est attentiste semblera passé en un éclair. Enfin, une vie remplie de regret accentue d’autant plus cette sensation. Il ne faut pas hésiter à habiter sa vie en l’expérimentant de bien des façons.
Vivre pleinement ne signifie pas être dans l’action constante. Vivre pleinement, c’est prendre le temps de faire les choses. Prendre le temps de profiter de chaque action. Ainsi, vivre pleinement c’est avant tout vivre dans le présent. On pourrait dire que c’est toujours avancer doucement mais sûrement dans sa vie. En fin de compte, le temps ne nous fait pas défaut, c’est nous qui le gaspillons !
Dans notre époque moderne contemporaine, nous perdons beaucoup de temps, notamment à cause de toutes les sollicitations relatives à la vie moderne. Bien que, paradoxalement, les technologies inventées nous font gagnes du temps, elles nous en font perdre énormément.
Le temps que nous perdons devant les écrans au cours de notre vie est considérable. En effet, on perd à peu près 1/5 de son temps de vie devant les écrans (TV, ordinateur, smartphone) ! Aussi, le travail prend énormément de temps au cours d’une vie (en fonction du travail que l’on a et de la valeur du travail dans l’endroit où l’on se trouve). On passe généralement pas moins de 1/3 de sa vie à travailler. Le temps s’érode de toute part au cours de notre vie et laisse penser à une brièveté de la vie. Il n’incombe qu’à soit de prendre les mesures nécessaires pour habiter sa vie et poser le regard nécessaire pour vivre pleinement sa vie.
Frédéric, Des Racines à la Cime
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