
« Je ne suis pas vraiment libre si je prive autrui de sa liberté »
« Je veux vivre libre ! ». N’est-ce pas là l’une des quête ultime que l’on puisse espérer dans la vie ? C’est sans nul doute le désir de tout à chacun. En effet, qui n’a jamais souhaité mener une vie remplie de liberté, où il serait possible de faire et d’être pleinement. Une vie de liberté en total accord avec ce qu’on est dans le fond de notre être. Mais, cette liberté à laquelle chacun(e) aspire se heurte à un problème très important au premier abord : Nous ne vivons pas seul ! Dès lors, la liberté à laquelle on peut prétendre s’en trouve limitée.
Vouloir une vie de liberté marque une volonté d’accomplissement. L’expression de cette volonté est révélatrice ! En effet, « Vouloir être libre », « Vouloir une vie de liberté » est révélateur d’un manque profond : Un manque de liberté d’être ! De fait, je ne puis désirer être libre si j’ai déjà cette liberté.
La première liberté vers laquelle il faut tendre est la liberté d’être ! Il faut être libre d’être ce que l’on veut être
Être libre n’est pas chose aisé tant l’être est restreint et prisonnier sous bien des aspects au quotidien. En effet, dès lors que nous venons au monde, nous sommes prisonniers de notre génétique, de notre condition sociale, des règles et des lois propre à notre culture d’appartenance. De plus, nous sommes soumis à la Nature qui nous entoure. Une Nature qui nous impose un cadre dont il est difficile d’y échapper. Tout comme la Nature, la nature humaine régit le cadre de notre existence. Ainsi, devenir libre dans ces circonstances n’est pas si simple.
Nous cherchons tous à avoir une certaine liberté au prix de mille sacrifices. C’est dans notre (N)nature ! On veut être libre quoi qu’il en coûte, mais le coût est souvent très élevé. Effectivement, être libre dans un monde régi par des interdits, des règles et des lois, c’est prendre le risque d’être en dehors de ce qui fait la vie en communauté. C’est prendre le risque d’être amené à voguer seul(e) sur des mers dans des contrées encore inexplorées par la masse en manque de liberté.
Nous atteignons notre liberté dès que nous nous affranchissons de tout ce qui nous emprisonne. Un affranchissement qui passe par le fait de laisser derrière soi les chaînes qui entravaient l’être, pour tendre vers la légèreté et la plénitude. Cependant, aussitôt nos chaînes enlevées, nous nous empressons d’en mettre à ceux qui nous entourent. Ceux-là même que nous jugeons comme étant prisonnier, et à qui nous rajoutons la peine des chaînes de la soumission qui furent autrefois les nôtres.
Être libre c’est aussi et avant tout laisser à autrui la possibilité d’être libre
Comment puis-je prétendre être libre si, dans l’exercice de cette liberté, j’empêche autrui de profiter de sa propre liberté ? La liberté s’acquiert et ne se prive pas ! Il faut savoir que nous avons tous un degré de liberté différent, et que la perception de la liberté varie d’une personne à l’autre. Alors, ce que je considère comme liberté ne sera pas ce que mon voisin désire comme liberté. Je ne peux nullement décider de ce que peut être la liberté pour autrui.
Dès qu’on atteint la liberté, il faut savoir la choyer et la garder. Cependant, il faut se garder d’imposer sa vision de la liberté à autrui au risque de le priver d’une liberté qui pourrait être sienne. Je ne peux être libre si j’empêche autrui de prétendre à une liberté qui ne serait pas la mienne. La liberté est multiple et elle se partage ! Nous en avons tous besoin et il ne faut pas s’accaparer la liberté au détriment des autres ! Mais de quelle liberté parlons-nous ? Il s’agit de celle de l’être ! Un être libéré du poids des passions, des émotions et des désirs permanent ! (Les libertés auxquelles nous pouvons tendre sont nombreuses ; il convient de déterminer à quelle liberté on souhaite accéder pour y tendre).
Je ne peux prétendre à la liberté si j’enlève à autrui sa liberté.
Je ne peux être libre si je prive autrui de sa liberté, car je ne serais point libre, mais prisonnier de l’enchaînement que j’inflige à autrui. Un enchaînement résultant des passions dévorantes, iniques et totalitaires qui habitent l’être. Tout comme la relation du maître et l’esclave, le maître est autant prisonnier de son esclave que ce dernier l’est.
Je ne peux être libre qu’en laissant à autrui sa liberté !
Attention ! La liberté que l’on acquiert ne doit pas nuire à autrui. Si la liberté d’autrui nuit à ma propre liberté, je suis en droit de prendre ma part de liberté. Il faut savoir que les limites de la liberté sont toujours floues de manière générale, mais bien délimitées pour chacun(e). Par ma liberté acquise, je ne dois pas empêcher autrui de vivre. La liberté se trouve dans un juste milieu, celui d’une liberté respectueuse de la vie en communauté. Nous vivons au sein d’un tout qui nécessite des fois certains sacrifices. La liberté n’est pas toujours accessible telle que nous le désirons, mais reste toujours possible. Il faut se demander : Quels sacrifices suis-je prêt(e) à faire pour obtenir ma liberté ou pour conserver ma liberté ? Quels sacrifices suis-je prêt(e) à faire pour vivre en communauté ?

