« Nul ne vit pour lui-même et nul ne meurt pour lui-même »

Notre particularité d’être humain est sans aucun doute notre besoin de nouer des relations. L’aspect social / culturel de notre existence, généré par notre nature instinctive grégaire, nous destine inlassablement à vivre avec les autres et pour les autres. De tout temps, nous avons toujours eu besoin les uns des autres pour survivre et vivre. Que serait une vie sans contact, sans échange, sans amour de son prochain ? Nous sommes tous liés et il en est ainsi, qu’on le veuille ou non.

Aujourd’hui, avec la morale soutenant la cohésion de nos sociétés, celle-là même qui découle de l’interaction des individus dans le tissu social, vivre pour soi n’est pas possible ! Même le / la plus égoïste d’entre nous ne peut espérer une vie solitaire, tant les interactions sociales sont nécessaires pour la bonne avancée dans cette vie qui lui incombe. Dès lors, nul individu, qu’il soit social ou culturel, ne peut vivre que pour lui-même. Il se doit, par la nécessité qui lie chacun(e) d’entre nous sur la base du partage de l’existence, vivre à un moment ou un autre pour les autres.

Nous sommes tous liés …

Nous sommes tous liés dans la vie et dans la mort, quelques soient les liens que nous entretenons avec autrui. Face à la mort, nous avons l’impression de devoir y faire face seul. En réalité, nous ne mourrons jamais véritablement seul. Certes, la mort est personnelle, car elle touche individuellement dans la chair de l’être. Cependant, la mort est partagée, car dès lors qu’elle arrive pour soi, elle est forcément présente indirectement pour un autre. Toute personne proche, de près ou de loin, sera affectée par le vide physique provoqué. De même, l’image de soi enregistrée dans la mémoire de l’autre, restera et affectera l’autre dans sa chair.

Nombreux ont celles et ceux à avoir l’impression de vivre une vie de solitude. Une vie menée seul, en tête à tête avec soi-même face aux vicissitudes la vie. Or, malgré cette impression qui peut être justifiée, nous ne vivons que très rarement pour nous-même. De même, nous ne mourrons pas pour nous même. Chaque instant de notre vie est partagée avec d’autres personnes ! Dès lors que nous interagissons avec autrui, nous existons pour autrui et de ce fait nous devenons liés par le biais d’une existence commune. Nous devenons liés dans la vie et dans la mort.

… par une vie de partage !

Le partage, quelle que soit sa forme, est révélateur de cet acte de vie qui nous lie. Par le partage, on vie avec autrui et pour autrui ! Chacun(e) de nous en fait la démonstration dans sa vie de tous les jours ! Nous partageons, nous aimons, nous haïssons, et nous échangeons toujours avec quelqu’un d’autre. De ce fait, nous ne vivons plus que pour nous-même, mais aussi pour autrui. C’est ce qui fait de nous des êtres VIVANTS ! C’est la vitalité en action qui tisse ses liens entre les êtres, nous liant dans la vie !

Ceux pour lesquels nous vivons sont généralement des proches, des ami(e)s ou des connaissances. Cet acte qui nous guide est perpétuel, car nous sommes des êtres doués d’amour. De même que nous vivons pour ceux que l’on aime, on meurt aussi pour eux !

Vivre pour soi et à partir de soi est un idéal que nous vante la modernité. En soi, cela peut être une bonne chose en tant qu’individu. Mais, il et difficile d’être un individu à part entière si on entretien pas de relations avec autrui. Ce faisant, ce que nous sommes est déterminé par nos relations. Essentiellement par les relations chargées d’amour ! Ainsi, nous ne pouvons être ce que nous sommes sans la présence d’un autre dans lequel on investit sa vie. Notre état n’est définissable qu’en ayant la présence d’un autre aimé et aimant. De fait, nous existons que par ce qu’autrui existe, et nous lui vouons notre vie malgré nous. Pour le meilleur et pour le pire !

Frédéric, Des Racines à la Cime

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