Il y a toujours des poissons dans les mers d’eaux troubles !

« Même quand on ne les voit pas, il y a toujours des poissons dans les mers d’eaux troubles »

Dans le processus de nos existences respectives, nous sommes parfois amenés à rencontrer des situations difficiles. Toutes ces turpitudes de la vie nous ballottent dans tous les sens, tel un navire à la mer. Naviguant dans des eaux parfois déchaînées, nous tenons bon pour garder le cap et arriver à bon port. Dans cette aventure, nous devons parfois parcourir des étendues d’eaux troubles. Des étendues peuplées d’une mer si sombre qu’il est impossible de voir ce qui se trouve sous sa surface. Face à cela, la peur de l’inconnu se cachant sous nos pieds peut nous submerger et rendre notre traversée angoissante. Qu’y a-t-il sous la surface ? Est-ce dangereux ? Est-ce profond ? Pour s’en prémunir et maintenir le cap du navire de l’existence, il est important de savoir que même quand on ne le voit pas, il y a toujours des poissons dans les mers d’eaux troubles !

Une absence de vision

Dans ce cours récit métaphorique de l’existence, qui nous rappelle combien la vie est parfois semblable à une traversée, l’eau trouble est synonyme d’incertitude et de doute. De fait, l’eau trouble empêche de voir ce qui se trouve par-delà sa surface, sa contenance, laissant l’être qui y fait face dans un état de supposition et de non-confirmation générateur de stress et d’angoisse. L’eau trouble est donc perturbante, car elle bloque le sens nous permettant de nous projeter : la vue !

Face aux eaux troubles, la vision est affecté, ramenant l’être à un état d’impuissance, de perte de pouvoir et de manque de contrôle sur l’avenir. Il s’agit sans doute de l’expression du désir de clairvoyance qui se retrouve anéantit. En effet, voir, c’est pouvoir donner forme à tout objet du réel, et leur donner une existence physique et symbolique capable de supporter notre existence. L’acte de voir est aussi un moyen de définir les limites structurelles de ce qui est, de ce qui existe. Ne pas voir nous fait tendre à ne pas accepter ce qui peut pourtant exister. Qui sait ce qu’il peut bien y avoir dans des eaux troubles ? Comment le savoir si on ne le voit pas ? Naviguer dans les eaux troubles reviendrait à éprouver une sensation de solitude et de mort, car aucune vie ne se laisse voir en son sein.

Ne pas voir ce qui est, ne veut pas dire que ce qui est n’existe pas. Par exemple, quand on contemple un paysage montagneux, la montagne cache souvent l’horizon. Pour autant, ce n’est pas parce que nous ne voyons pas cet horizon au-delà de la montagne qu’il n’existe pas. Il existe bel et bien, avec ses formes et ses couleurs, indépendamment de nous et de la conscience qu’on en a.

On n’est jamais seul

Tout comme dans une rivière, un fleuve ou une mer aux eaux troubles, ne pas voir ce qui s’y trouve ne veux pas dire qu’il n’y a rien ! De même, cela ne veut pas dire que nous sommes seuls, car dans ces eaux, se trouve la vie. Nous ne sommes qu’à la surface du tout ! C’est en cela que la vie de beaucoup d’entre nous se résume aujourd’hui. En effet, beaucoup éprouvent de la souffrance, car toute situation entrevue n’est que considération de surface. Pour en revenir à notre métaphore, ce n’est pas parce que l’on ne le voit pas, que le poisson qui nage en eau trouble n’existe pas, et que de ce fait, nous sommes seuls en mer.

Ramené à la vie de tous les jours, même quand on ne voit pas où l’on va, ni ce qui se cache derrière une épreuve du quotidien, il faut garder à l’esprit que l’on est jamais seul, car on ne naît jamais seul. Face à l’adversité que peut parfois vous faire éprouver la vie, n’oubliez pas qu’il y a toujours une fin à chaque calvaire, et que vous ne serez jamais seul(e) pour y faire face ! Mais qui peut être là pour aider à surmonter ses défis ? Il s’agit tout simplement de celui ou celle qui a toujours été à vos côtés : soi-même ! Chaque moment de la vie est une épreuve qu’il faut affronter et surmonter en ne faisant qu’un avec soi-même. Ainsi, tout sera visible aux yeux de ceux qui auront fait l’effort d’unir la totalité de leur être !

Frédéric, Des Racines à la Cime