
Vouloir changer le monde !
« Vouloir changer le monde extérieur commence par changer son monde intérieur ! »
En cette nouvelle année qui s’offre à nous, de nouvelles résolutions décisives sont invoquées. Des résolutions marquées par le sceau d’une vie qui se doit d’être prometteuse. Face à cette vie structurante, nous vivons dans l’espoir de changement, dans l’espoir que le monde soit autre que ce qu’il est à nos yeux. Un monde dans lequel chacun(e) d’entre nous serait amené à vivre en jouant de sa propre partition pour s’accomplir et atteindre le bonheur. Cette entreprise de changement peut s’avérer complexe tant ce monde peut être troublant dans son fondement, suscitant un sentiment de désaccord avec ce à quoi on aspire. Il reste toutefois possible de changer le monde qui nous entoure pour en faire un cadre de vie plaisant. Cela nécessite de faire mûrir la volonté de changement qui pousse l’être à agir. Pour ce faire, il va donc falloir commencer par songer à changer son monde intérieur.
Le monde extérieur
Le monde extérieur dont on parle est ce monde global, général et commun. Il est le fruit de la Nature, et le résultat de l’ensemble des projections et des actions de chaque être présent en son sein. Ce monde constitue à la fois le tableau sur lequel nous venons peindre notre propre réalité, et la scène sur laquelle nous sommes amenés à jouer de nos propres représentations. En somme, ce monde, qui est extérieur à soi, à moi, à vous, à nous, est celui de l’émancipation des êtres. C’est simplement le lieu de tout les possible.
Ce monde est régi par la Nature, entité suprême qui nous entoure en même temps qu’elle nous surplombe. Ce faisant, il est bien au-dessus de notre simple condition d’être parmi les êtres. Il n’a pas besoin de nous pour être défini dans son essence. En ce sens, il n’a pas besoin de nous pour être ce qu’il est. Il est indépendant de notre volonté pour exister ! Toutefois, il nous est possible d’avoir un poids d’action sur ce dernier au point d’être en mesure de modifier sa structure. Pour ce faire, nul autre moyen que d’avoir du pouvoir.
Une des formes du pouvoir nécessaire au changement et à la modification réelle et immédiate de ce monde n’est malheureusement pas toujours accessible à tous. Seulement 0,1 % de l’humanité détient ce pouvoir, qui est un pouvoir décisionnaire. Toutefois, cette forme de pouvoir reste limité et fini. En effet, cette forme de pouvoir sur le monde, sur la Nature, ne peux qu’être éphémère tant la Nature est au-dessus de tout. Ce pouvoir de changement est donc limité au monde des humains, c’est-à-dire au monde des représentations.
Il existe cependant une forme de pouvoir qui dépasse le pouvoir d’action de ces 0.1% de la population. Quel est donc cette autre forme de pouvoir que même les 0,1 % ont du mal à avoir ? Il s’agit tout simplement du pouvoir qui est en accord avec les lois de la Nature. L’usage d’un tel pouvoir doit se faire en accord avec la Nature, et en accord avec notre propre nature. Cette forme de pouvoir permet à l’être d’imposer sainement sa volonté sur le monde extérieur.
Le désir de changement
Le désir de changement que l’on exprime régulièrement découle du besoin d’avoir de l’emprise sur la vie et sur la Nature. L’expression de ce désir à pour but premier de voir le monde réagir suivant notre propre volonté. Un monde qui prendrait alors un sens voulu, et sur lequel on aurait un contrôle total des évènements. La satisfaction d’un tel désir fournirait alors une jouissance pleine et totale de la vie et du monde. Une telle permettrait alors d’atteindre le bonheur.
L’expression d’un tel désir est tout simplement la conséquence du sentiment de toute-puissance qui nous anime. Ce sentiment est normal et naturel. Il est le résultat de l’émanation d’une puissance déjà enfouie à l’intérieur de chacun d’entre nous. Ce monde intérieur, n’étant rien d’autre que l’antre du pouvoir et de la puissance, l’endroit d’où découle le pouvoir d’action de l’être sur la matière. Il est aussi le lieu d’origine du changement et des possibilités d’actions.
Mais, à partir de cette force enfouie en nous, sommes-nous réellement en mesure de maîtriser le monde ? De lui faire prendre la direction que l’on désire ? Pour tenter d’apporter une réponse, il est important de comprendre le fonctionnement de ces deux mondes dans lesquels nous évoluons. La question de la structure et de la relation entre l’extérieur et l’intérieur s’impose.
Une vie entre extérieur et intérieur
La notion d’extérieur et celle d’intérieur soutiennent à alles deux le pouvoir de l’être dans son long processus d’émancipation et de quête existentielle qui l’anime. D’un point vue de la structure, il y a donc d’un côté ce qui est extérieur à soi, et de l’autre ce qui est intérieur à soi. Voyons donc sommairement ce qui les caractérisent et quel liens les unis.
Ce qui est extérieur à soi
Ce qui est extérieur à soi est par nature ce qui n’est pas nous. C’est ce qui est autre que nous-même et dans lequel on baigne. Aussi, c’est le lieu dans lequel chacun vient puiser le matériel nécessaire pour se construire. Cet extérieur, cet autre que soi, sert de terreau fertile à soi-même. A long terme, par le biais d’un travail d’introjection émanant de nous, il devient inévitablement nous en pénétrant à l’intérieur de nous.
Ce qui est intérieur à soi
Ce qui est intérieur à soi est par nature ce qui est nous. C’est aussi le lieu dans lequel nous puisons le matériel nécessaire pour nous construire. Cet intérieur, cet intime, sert d’assise structurelle à l’édification de notre être. C’est grâce à lui que nous avons cette capacité à pouvoir nous construire en étant hors de nous-même. Par le biais d’un contact répété avec le monde extérieur et de notre capacité de projection inné, ce qui est intérieur à nous deviens extérieur à nous.
L’extérieur et l’intérieur sont liés
Ce qui est extérieur à nous (hors de nous, autre que nous), devient nous par introjection à l’intérieur de nous. Dans le même temps, ce qui intérieur à nous (ce qui est en nous et est propre à chacun de nous), devient par projection, extérieur à nous. Dès lors, dans le long cours de la vie, ce qui est intérieur à nous est dans le même temps extérieur à nous. Inversement, ce qui est extérieur à nous est dans le même temps intérieur à nous.
Nous pouvons en conclure que l’intérieur et l’extérieur sont liés. Ce faisant, le monde est nous et nous sommes le monde. Cet état de fait est crucial pour la compréhension du pouvoir d’action de l’être sur le monde. L’intérieur et l’extérieur étant confondus, alors avoir du pouvoir d’action sur l’un entraînera irrémédiablement du pouvoir d’action sur l’autre.
Comment changer le monde ?
Pour être en mesure de changer un tant soit peu le monde extérieur, ce qui est à la fois extérieur à soi et propre à soi, il convient de se servir de ce que ce monde extérieur génère au fond de soi-même. Pour cela, il est nécessaire de se demander : comment ce monde extérieur m’a-t-il construit et fait de moi ce que je suis aujourd’hui ? C’est à partir de la réponse obtenue, du sens donné à ce monde extérieur et à son action sur soi, qu’il conviendra d’agir sur son propre monde intérieur. Comment agir sur ce dernier ? Il est question de jouer sur le rôle des représentations. Cela passe donc par une action sur nos propres représentations, car celles-ci peuvent s’avérer limitantes dans le processus existentiel. Ainsi, savoir comment on se représente le monde est nécessaire pour entrevoir cette action.
Travailler sur ce qu’il y a au en soi est déterminant dans l’exercice de son propre pouvoir sur le monde. Quand le tri est fait à l’intérieur de soi, et que l’on est en mesure de pouvoir distinguer entre ce qui es produit par l’extérieur oul’intérieur, alors il est possible d’agir sur l’un comme sur l’autre. Alors, ce qui est en soi peut jaillir sur l’extérieur pour devenir soi. C’est-à-dire que son propre monde (intérieur) peut devenir le monde. En somme, le monde extérieur peut se rapprocher de l’image de notre monde intérieur. Ainsi, suivant la capacité à vouloir faire jaillir ce qu’il y a en soi sur le monde extérieur, il est possible de faire de ce monde, son propre monde !
Frédéric, Des Racines à la Cime
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